Dépouillée

Publié le par Cel

Depuis quelques jours déjà, j’ai envie de t’écrire, à toi en particulier, je n’ose pas, tu me connais. Fougueuse mais pas téméraire. Je ne sais pas par quoi commencer. Ne me juge pas.


Je suis jeune et peux te paraître prétentieuse, j’ai l’impression d’avoir vécu mille rencontres, d’avoir fait mille erreurs, de mettre retournée mille fois et d’avoir couru sur mille continents. La vie m’étonnera toujours puisqu’elle m’étonne encore aujourd’hui.

Tu n’as qu’à avancer mais tu ne peux pas. Mort de trouille. Cette peur que tu caches aux yeux du monde car il te faut rester fort et noble. Assumer toujours et encore. De ces responsabilités qui te prennent le temps, ce temps incontrôlable. De ces responsabilités qui te volent aussi ces envies et ces rêves. Je suis au-dessus, tentant de mettre la main sur les manettes qui dirigent, je continue à avoir ces envies.


T’ai-je déjà dit que les destins s’entrecroisent et malgré tout l’effort que tu y mets, tu ne lui échappes pas.


T’ai-je raconté comment, il y a ces jours de lumière, tu t’arrêtes sur un pont et que le mendiant t’offre l’assise à ces côtés. Il gratte. Je tombe sous son charme.

Destin je n’aime pas ce mot, attaché à un fil, sur une voie, une toile, arachnide, tu tisses ?

Je n’aime pas non plus le commun des choses, rectiligne en abondance, non, ce n’est pas pour moi. Jour de pluie.


T’ai-je raconté aussi comment se transformer en un tout petit point, invisible et pourtant bien réel, être ce point sans aucune attache, sans aucune appartenance, un point qui vit sans vie. Ca ne sert à rien. Ce point.


Alors je te raconte ma crainte, le futur. Poule mouillée ? Je me mets à nue, une fois, l’unique, pour que tu comprennes qu’il m’arrive de ne pas être là mais dans ce monde à part, le mien, il n’y a qu’une clef, une seule, la mienne.

Aujourd’hui j’ouvre, ce n’est pas un musée, ça ressemble plus à une brocante, il fait froid, le vent te glace les joues et tes chaussettes sont trempées.


On me prend souvent pour une super nana, vigoureuse et chaleureuse parce que j’ai fait des choix plein de courage sur le moment qu’on n’aurait pas fait. On me dit souvent quel beau sourire avez-vous là mademoiselle, un sourire ce n’est rien, pas grand-chose. Il est certain qu’il est plus agréable d’avoir en face de soi une tronche illuminée que celle d’un jour de pluie mais ce n’est rien. Supercheries. Non je ne suis pas cette nénette blindée, avec des parois autour du cœur et des protections contre les faux pas. J’ai mal, il m’arrive de ne plus savoir quoi faire, où me diriger, vers qui se tourner. Désorientée, désillusion.


Toutes les mamans ont cette période de doute. Toutes les femmes aussi. J’ai l’impression que l’éducation de mon fils m’échappe, qu’il part lui aussi sur une autre voie, celle que je ne lui ai pas tracée. J’ai bien conscience que les enfants sont ingrats et qu’il y aura un jour où il me tournera le dos pour aller comme bon lui semble. Je sais qu’il me détestera, en espérant qu’il revienne. Mais c’en est trop, à faire le commandant chaque soir et que les moments de bonheur se dispersent en tous coins de la maison. Que le travail que je fais sur lui, avec tout mon amour, se désagrège au retour d’un week-end. Je continue cependant, je ne baisserai jamais les bras. Je ne veux pas être cette mère qui reconstruit sa vie en essayant d’oublier que quelque part, il y a mon enfant qui me hait. Je te hais toi qui casse tout. Ce n’est pas ton ami, ce n’est pas ton pote, il a quatre ans, seulement quatre et c’est ton enfant. Il s’en moque, je sais bien. Et j’en ai marre aussi qu’ils soient tous là à se comporter comme un parent comme si je n’existais pas. J’en ai marre qu’on me dise où, pourquoi, quand et avec qui. Je vous aime tellement. Il n’y a rien de fonder, ma colère est contre moi. De cette impression de tout foirer. Alors oui j’ai envie de m’évader, de partir loin, de fuir… Je suis reine dans ce domaine, de commencer des choses et de ne jamais les terminer.


Le blues passera, ne t’inquiète pas. Chez moi ça ne dure jamais longtemps mais ça ne guéris pas alors ça revient de temps en temps. D’ailleurs ça va déjà mieux comme dit Petiot Sune, ici, c’est l’exutoire, tu passes, tu gueules et tu tournes la page. Leitmotiv.


Que le temps d’être une femme aussi, ces femmes qui plaisent parce qu’elles sont talons hauts et jupes volantes, les bas bien ficelés à ces jambes bien allongées. Parce que je ne suis pas femme.

T’ai-je aussi raconté comment je percevais l’amour. Ce n’est pas du romantique, je ne crois plus aux contes de fées, je suis plutôt le trash d’une Juliette, il y a un temps pour l’amour comme une bombe à retardement. Tu entends le détonateur, fonce et donne tout ce que tu peux, qu’on t’aime ou qu’on ne t’aime pas. En général, l’amour est à sens unique. Soit tu tombes amoureux et il n’y a pas de retour, soit on tombe amoureux de toi et tu ne le lui rendras pas. Pathétique ma pauvre, tu es pathétique ! Il y a aussi ces histoires de cul, une tendresse entre deux personnes qui se voient, s’embrassent et couchent pour une nuit. Fille facile ! Non le plaisir d’un moment, au moins il est partagé celui-là. Alors vois-tu je suis un peu perdue, déconcertée et déconcentrée. Incertaine de tout, ma confiance n’est pas.


Tu vas rire que c’est un peu farfelu et brouillé tout ce à quoi je pense, ris parce que moi, je m’en bidonne déjà par terre !

Publié dans In my mind

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B
carpe diem baby !!! .... carpe diem ! 
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C
?? Qui quoi où qu'est-ce? Je carpe, je carpe...
S
dewplayer:http://uploadfile.putfile.com/videos/26919563396.mp3
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C
Nieuuu ?!?! Suis pas très sûr d'avoir compris la chose... tt à fait, tt à fait pitit!Eureka tu voulais pas faire ça par hasard.... <br />
F
t'as drôlement bien évacué, c'est un texte qui fait mal au cul, si je puis m'exprimer ainsi. Continue à évacuer Youkou, t'es douée.
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C
Lol ah ouais ça fait mal à cet endroit!! :D
D
Youkou L'a le moral dans les godillots ??? ca va passer ma Belle !! Tata D. aussi des fois t'inquiete ......
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C
j'ai eu une semaine crados, on peut les appeler ainsi ces semaines où tout fout le camps... à la fin, on se met des baffes... j'avais besoin d'évacuer...grr
P
c'est quoi cette nuit de cristal ??? pourquoi tout le monde est banni ???code z74
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C
une nuit! tu rigoles, ce matin en Trois minutes j'étais exclue advitam! Je plaide mon innocence, veux parler à mon avocat!!